Souvent difficile à aménager, le jardin en pente exige sans aucun doute un temps de réflexion plus important qu’un jardin plat, notamment dans la recherche de solutions pour soutenir un talus. Cependant, ce travail de préparation stimule la créativité et la présence d’une pente permet de créer des effets de volumes originaux, parfois spectaculaires.
Avant toute chose, il faut modeler le terrain en créant différents niveaux, ou au contraire en privilégiant des talus pentus. La création d’un escalier, souvent incontournable, invite à descendre facilement en bas du jardin pour admirer l’ensemble en contre-plongée.
Un jardin en pente douce
Si votre jardin présente une pente douce, inutile de se lancer dans les grands travaux.
Au jardin d’ornement, créez des allées en courbes comme savent si bien le faire nos amis anglais. Placez vos massifs perpendiculairement à la pente afin de l’apprivoiser et de retenir au mieux les eaux d’arrosages.
Privilégiez les plantes à racines charnues et à rhizomes qui retiennent bien mieux la terre. Constituez un système de rigoles partant du sommet et contournant vos cultures afin de les protéger du ruissellement.
De même, si vous désirez créer un potager, installez des plessis toujours perpendiculairement à la pente pour retenir la terre. Vous pourrez alors cultiver vos légumes dans ces carrés, à hauteur d’homme.
Un jardin en pente plus forte
Plus la pente est forte, plus le phénomène de ravinement dû au ruissellement est important. Crevasses et trous apparaissent alors empêchant les éléments fertilisants de rester en place et rendent l’arrosage impossible. Ce type de terrain doit être aménagé pour rendre les cultures possibles. Il faudra alors s’inspirer de nos anciens qui pratiquaient la méthode des terrasses, créant ainsi des paliers de culture, où la terre retenue et réchauffée pouvait être cultivée sans souci.
Autre intérêt non négligeable : l’aspect esthétique. Un jardin de restanques a toujours un cachet particulier si les végétaux sont bien disposés. Les plus hauts à l’arrière du décor et les plus bas sur le devant pour créer une belle perspective.
Pour créer des surfaces planes dans un jardin escarpé, il est nécessaire de retenir la terre. Solutions pour aménager une pente avec l’élégance des ouvrages traditionnels.
Cette article vous présente des solutions simples pour aménager un jardin à faible pente.
Un mur en pierres sèches
À l’inverse d’un mur en pierres de taille dont les moellons sont soigneusement ajustés puis assemblés, le mur en pierres sèches réunit des blocs bruts. Ils sont simplement calés entre eux à l’aide d’éclats de roche pour former un parement dont les joints sont laissés secs, c’est-à-dire sans mortier. Cela permet à l’eau de ruisseler au travers des joints et aux plantes de s’immiscer dans les fissures et de décorer le parement.
Ménager une légère inclinaison
Si vous souhaitez réaliser un mur en pierres sèches et que vous ne vous sentez pas d’attaque pour mener à terme ce projet, confiez-le à un maçon. La construction d’un tel ouvrage implique quelques connaissances. Commencez par réunir suffisamment de pierres et piqueter l’emprise de l’édifice sur le terrain pour en apprécier le tracé. Nivelez le sol et déposez un lit de sable grossier pour créer une assise stable. Placez les moellons les plus volumineux à la base puis montez progressivement le mur, rang par rang, en remblayant le vide au dos de l’ouvrage avec de la terre. « Donnez du fruit » au parement, c’est-à-dire inclinez-le vers l’arrière, avec une épaisseur décroissante de la base au sommet, pour conférer à l’édifice une meilleure résistance à la poussée de la terre.
Une bordure en rondins
Pour réaliser des murets ou bordures et pour retenir la terre, les rondins issus de l’abattage d’un arbre produisent une matière première peu coûteuse. Les essences comme l’acacia, le chêne ou le châtaignier sont denses et plus résistantes à l’humidité que le sapin ou le bouleau, sans pour autant être éternelles. Comptez dix à quinze ans de vie pour ce type d’ouvrage qui, par ailleurs, est assez simple à réaliser.
Dessiner un petit rempart suivant le modelé du terrain
Tracez au sol l’emplacement du muret, puis épointez la base des piquets, écorcés ou non, avant de les ficher dans un trou réalisé à l’aide d’une barre à mine. Enfoncez-les avec une masse. Réunissez-les avec un tasseau fixé à chacun d’eux, au dos de l’ouvrage. Avant de remblayer, tapissez la paroi interne du muret avec un feutre imputrescible qui protège le bois et empêche la terre d’être emportée au premier orage.
Suivant l’importance de la retenue à réaliser, une fondation béton peut être nécessaire pour assurer la stabilité des bois.
Des roches combinées à un plessis
En situation aride et sèche – sur le haut d’un talus par exemple -, optez pour un décor minéral inspiré des jardins secs en reconstituant des méandres de gravier et de sable bordés d’enrochements émaillés, ici et là, de graminées et d’euphorbes. Pour limiter l’affaissement des matériaux après un orage, réalisez un plessis d’une trentaine de centimètres de hauteur, solidement ancré dans le sol, qui contiendra et stabilisera l’ensemble.
Entrelacer les rameaux
Le tressage d’échalas de 2 à 3 m de longueur s’effectue de part et d’autre de piquets de la même essence, épointés et profondément fichés dans le sol. Placez-les tous les 50 à 60 cm. Débutez le tressage par un premier rang puis engagez le deuxième en veillant à alterner l’enchevêtrement de l’échalas par rapport au précédent afin d’obtenir un parement croisé. Le châtaignier est l’essence la plus adaptée pour réaliser un plessis. Issus de taillis forestiers, ces rameaux – appelés aussi perchis, cannes ou rames – sont souples lorsqu’ils viennent d’être coupés et se rigidifient en séchant. En l’absence de châtaignier, vous pouvez le remplacer par le noisetier ou l’aulne qui produisent aussi des rejets vigoureux.
Un muret en planches
L’utilisation de planches, madriers et bastaings en sapin est une manière rapide et peu coûteuse de maintenir un sol, mais reste une solution temporaire, du fait de l’épaisseur des bois utilisés (sauf à utiliser des essences très durables tel que les bois exotiques, chêne, châtaignier, acacia, mélèze…), . En effet, un processus de décomposition du bois s’engage, au contact de la terre humide, limitant considérablement la durée de vie de ce type d’ouvrage. Cette solution est donc plus adaptée à la stabilisation momentanée d’un talus que pour stabiliser durablement un terrain pentu.
Monter par palier
Les planches dites de coffrage et madriers ne permettent pas d’édifier des murets de plus de 40 cm de hauteur car ces matériaux résistent mal à la pression de la terre et présentent rapidement un parement bombé peu esthétique. Il est préférable de procéder par paliers correspondant chacun à une hauteur de planche. Celle-ci est maintenue par des pieux solidement ancrés dans le sol tous les 100 à 120 cm. Commencez par la base du talus en installant un premier rang de planches, puis nivelez la terre pour obtenir un niveau plat. Installez une deuxième rangée de planches lorsque l’inclinaison de la pente s’accentue. Plus le talus est abrupt, plus il faut rapprocher les rangs les uns des autres.